vendredi 30 octobre 2009

Aimez vous les Femmes? (1964) Cannibales à la sauce Française.

Aimez vous les Femmes? (1964)
A Taste for Women/Do You Like Women?


(1105px × 1482px)
de Jean Léon
Script: Roman Polanski, Gérard Brach d'après Georges Bardawil.

Casting: Guy Bedos, Sophie Daumier, Gregoire Aslan, Edwige Feuillère, Maria-Rosa Rodriguez.



Synopsis: Alors qu'il déjeune dans un restaurant végétarien avec sa tante Flô, le jeune Jérome Fenouic trouve un cadavre dans les toilettes. Lorsqu'il revient avec un agent de police, le corps a disparu et il ne reste à Jérome que son chapeau comme preuve de sa santé mentale. Il rencontre alors la charmante Violette qui le voyant en possession du chapeau du mort, le prends pour celui ci et entrainera Jérome, à la suite de ce quiproquo, à la recherche de sa sœur jumelle dans une aventure ou vont se croiser un tueur d'enfants sadique, une secte de cannibales et des trafiquants d'opium.

Film: Par ou commencer tellement il y a de choses à dire. Tout d'abord ce film complètement invisible, ne mérite pas un tel sort, et c'est même une honte, tant tous lés élément sont réunis pour en faire, si ce n'est un classique, un très bon film, ce qu'il est résolument. Le script écrit par le tandem Polanski et Brach, qui nous donneront par la suite le grand "Bal des Vampire", d'après un roman de Georges Bardawil est un délice d'humour, de second degré et de provocation. Le rythme est rapide, pour un film des années 60, et sans temps morts, les situations les plus farfelues s'enchainent et il est impossible de prévoir ce que nous réserve la scène suivante. Les personnages issus des films noirs sont caricaturaux à souhait et semblent sortir d'une bande dessiné ou d'un roman d'espionnage: le chef de gang impitoyable dans un fauteuil roulant, le gourou de la secte cannibale poète et philosophe, la tante fofolle mais pas dupe, La belle jeune fille et sa sœur jumelle mystérieuse, des guerriers samouraïs, le tueur pédophile ancien boucher, etc...



Loin des personnages niais habituels des films de l'époque, ceux ci ont des réactions résolument modernes (normales en un mot), et personne n'est tout blanc dans cette histoire: la tante fricote avec le meilleur ami de Jérome, il vont tous les trois dans un cabaret Sado Maso ou des femmes se font fouetter attachées sur des roues, durant la recherche de l'amour de sa vie, Jérome se tape quand même deux petits extras en chemin, dont une qui se fera descendre dans la foulée et la vieille amie de tante Flo est en fait un travestit drogué, et j'en passe.
Ce qui semble très anodin de nos jours, ne l'était surement pas en 1964, et ce film malgré une bonne humeur communicative et une apparente naïveté, brise un paquet de tabous, en abordant tous les sujets les plus choquants dans un joyeux maelström. Là est d'ailleurs peut être la cause de sa disparition totale du paysage cinématographique Français, où l'on n'aime guère les sujets déviants et par trop dérangeants. Une distribution plutôt prestigieuse, la grande Edwige Feuillère qui semble vraiment bien s'amuser, Guy Bedos irrésistible dans son premier rôle vedette, Sophie Daumier ravissante et Grégoire Aslan en commissaire compréhensif n'y changera rien, cette bobine restera enfouie bien profond tandis que d'autres bien moins bonnes seront distribuées des dizaines de fois.



Mais le Film n'est pas troublant qu'en surface, car ses tribulations amèneront Jérome à l'ultime réflexion, lorsque Mr Khouroulis, leader de la secte lui présente une femme délicieusement préparée, prête à être manger: Après tout pourquoi pas c'est si beau et ça à l'air si bon. Toutes les allusions sont tellement bien amenées, drôles et sans excès, que l'on se rend à peine compte de la portée de ce que l'on vient d'entendre. La chanson de Sophie Daumier, si innocente et douce soit elle, parle en fait d'orgie à trois avec sa sœur jumelle.
"Une pour la nuit, une pour le jour, on peut à deux faire trois amants" font partie des paroles.
Le film n'est pas exempt de qualités esthétiques, la photo de Sacha Vierny est superbe, il travaillera régulièrement pour Peter Grennaway, ce qui est peu dire, et Jean Léon compose de bien belles images comme vous pouvez le voir sur les photos.



En résumé, un film que j'adore et qui je l'espère refera surface un jour, car tous ces talents gâchés sont vraiment intolérables, et si il était peut être trop novateur à sa sortie, il serait aujourd'hui tout à fait à sa place dans l'histoire du cinéma Français et rallierait sans nul doutes à sa cause tous les critiques les plus difficiles. Ceci prouve une fois de plus que nous aussi on a abordé tous les sujets, parfois même avant les autres, mais que cette obstination et ce snobisme à ne parler que des œuvres dites "intellectuelles" ou "honorables", nous dessert et réduit surtout la portée de notre culture à travers le monde.



Disponibilité: Rien, que dalle, pas même une VHS. Dieu merci Jean Pierre Dionnet, homme de gout, l'avait diffusé sur Canal +, dans son "Cinéma de quartier" ou j'avais eu la chance de l'enregistrer (d'où le petit liseré rose à droite de l'image).



Pour la petite histoire: J'en avait fait une copie sur DVD pour des amis collectionneurs des USA, dont Richard Dunstan auteur de "L'encyclopédie des films cannibales" et Mark de "Cinema de Bizarre", et il n'a pas fallu longtemps pour que les fans de Polanski et des films cannibales en parlent sur les forums et que le film se retrouve chez tous les bootleggers du net en utilisant les sous titres anglais que j'avais fait pour le film. J'ai même été contacté par une Université qui souhaitait citer mon nom en tant que découvreur de ce film qui fut cru perdu et dont certains doutaient même de l'existence. Marrant. Enfin je suis heureux d'avoir participé un peu, en appuyant au bon moment sur le bouton [enr] de mon magnéto, au rehaussement de la diversité de la culture Française, mais c'est bien triste qu'à part Dionnet personne ne semble s'en soucier.

Encyclopedia of Cannibal Movies.



Note: Je garde le meilleur pour la fin, Maria-Rosa Rodriguez joue la strip teaseuse attachée qui se fait fouetter dans le cabaret, et si ce nom ne vous dit pas grand chose, vous l'avez pourtant forcément déjà vue dans bon nombre de films Français et autres. Ma première rencontre avec elle fut dans Pouic Pouic (1963) avec DeFunès, ou bien que n'apparaissant pas au générique, jouait la mémorable Bomba latina: Palma Diamantino, qui vous envoutait avec son accent espagnol (entre autres).



On pût l'admirer également dans pour les plus connus: "Coplan FX 18 casse tout"(1965), " Le Grand restaurant " (1966) encore un DeFunès.
Bien qu'elle soie citée dans la distribution du Giallo Il Coltello di ghiaccio/Knife of Ice (1972) avec Carroll Baker et du fameux La Novia ensangrentada/La mariée Sanglante (1972) de Vicente Aranda,
il semble que ce soit une erreur due à un nom similaire.
Il est également bien triste qu'aucune photo d'elle ne soit trouvable sur le net, alors qu'elle était l'une des rares représentations de la pin-up pur jus dans notre belle contrée. Si vous avez des infos je suis preneur. A bon entendeur...



Ok! je sais, ce message vient de mon autre blog VIDEOTOPSY, mais c'est en partie grâce à ce genre de films Français que j'ai eu l'idée de faire un blog à part, entièrement consacré à la culture Française et Francophone en général. Il était donc évident que ce chef d'œuvre oublié avait bien ici une place de choix réservée d'office.

Un petit ajout avec ce poster de pré production
du remake américain bien "Z" de 1992,
 Do You Like Women? avec  Debbie Rochon.
Le film est très difficile à trouver car seule une VHS
chez Dragulina Cine est sortie il y a un bail et en petite quantité.
Pas trop de rapport avec l'original mais plus d'érotisme soft
et largement dispensable.
Plus d'infos sur ce film dans des scans en anglais
issus de la revue "Femmes Fatales". ICI

mardi 20 octobre 2009

Zizi contre les Trous du cul!

Profitons du post précédent pour aborder une série de Romans dessinés bien Française, issue de la guerre (la première cette fois ci). Alors que l'Amérique envoya Captain America friter du nazi en 40, nous n'avions pas attendu pour avoir notre propre héros (pas trop super) dès 1914 avec:

ZIZI le Tueur de Boches

Ici l'épisode "Face à l'ennemi!",
suivi ensuite par "L'ennemi aux fesses!"


Créé par Marcel Allain, à qui l'on doit le bien connu Fantomas en collaboration avec Pierre Souvestre, ces petits romans illustrés de propagande étaient destinés à soutenir le moral des troupes et des Français en général dans ces temps difficiles. On rêve de ce qu'aurait pu accomplir notre ZIZI national âgé d'une trentaine d'années, si ses aventures avaient connues une suite lors de la seconde guerre mondiale.
ZIZI contre les Nazis! Comme ça sonne bien. On aurait pu le faire accompagner par son fidèle sidekick "Quéquette" pour encore plus d'effet. On ne parle même pas de sa compagne que l'on pourrait appeler .... heu, Je laisse libre court à votre fertile imagination pour celui la.

Peut être un jour verrons nous un film amerloque inspiré de ce "comic", si ils arrivent au bout des adaptations disponibles. Quelle impatience, moi je dis vivement:
DICKIE the Fritz Killer


Pour montrer au monde que nous étions bien en avance sur eux, nous avions aussi une publication intitulée "UN POILU DE 12 ANS", que l'on dit inspirée d'un certain "POILU de 7 ans" (un roman portugais), ou l'on osait aborder frontalement les problèmes sexuels les plus dramatiques comme la pilosité ici, et ce même en temps de guerre.
Quel courage, quel abnégation.
Les titres parlent d'eux mêmes avec:
"La Panne Fatale" et "Heure d'Angoisse".

Ha?! Pardon je viens de recevoir un télex qui me dit que je me serait légèrement planté.
Plus d'infos dans notre édition du soir.

lundi 19 octobre 2009

Le Colonel SS avait un gout de Porc!


Voici un parfait candidat pour commencer ce blog.
Il illustre exactement, le propos que je tends à soutenir:
Certaines œuvres de qualité ont étés enterrées, volontairement ou non (?) et méritent une petite réévaluation, afin de retrouver la digne place qu'ils méritent au panthéon du 7eme Art. Hélas peu de sites sur le net pour soutenir cette initiative (surtout pas les sites de Ciné), et mis à part le résumé, on ne trouve que dalle sur ce petit bijou d'humour bien noir (bien foncé). Pour corser le tout, aucun DVD, juste une VHS et très peu de diffusions, même sur le Sat ou le câble.

FUCKING FERNAND
 
Année : 1987
Réalisé par : Gérard Mordillat
d'après le roman de Walter Lewino
Thierry Lhermitte , Jean Yanne, Martin Lamotte , Marie Laforêt, Charlotte Valandrey, Zabou Breitman, Eléonore Hirt, Pascale Roberts.
Date de sortie en salle : 21/10/87
Pays : France/RFA


Synopsis: Fernand Le Bâtard, 30 ans, aveugle et descendant d'une grande famille de lunetiers, a été confié depuis l'enfance à une institution religieuse où il ne pense qu'à une chose : perdre son pucelage. André Binet, ancien boucher et assassin, tente d'échapper à l'inspecteur La Fouine qui veut sa peau. Il profite d'un bombardement et de la panique générale pour se joindre aux aveugles qui fuient l'institution. C'est ainsi qu'il rencontre Le Bâtard qui ne va plus le lâcher d'une semelle. Ils font route commune vers le Sud, et arrivent dans un village occupé par les Allemands et les Miliciens. Binet y retrouve son amour d'enfance et son institutrice qui continuent à tenir leur "Bordel" installé dans les bains douches, suite aux bombardements.


Le Film: Il est hallucinant qu'avec un tel casting de Stars, un budget plus que décent et une ribambelle de gags tous plus drôles les uns que les autres, ce joyau n'est pas refait surface. Les acteurs, tous excellents, campent une galerie de personnages truculents (Yes, je l'ai casé celui la) et hauts en couleurs, pas loin de nous rappeler ceux de "Papy fait la Résistance" et ce n'est pas peu dire.



La quête de Fernand qui veut "baiser" à tout prix est désopilante, et les situations s'enchainent des plus légères aux plus scabreuses. Il faut aimer l'humour très noir pour apprécier celles ci, au risque d'être choqué par le jusqu'au boutisme de l'entreprise.


(Pour les a-mateurs Thierry Lhermitte nu)

Mais le film ne se contente pas d'enchainer les gags gratuits, mais dénonce bel et bien le terrible foutoir que la guerre apporta en son sein sur notre territoire, rendant certains comportements excessifs (voire extrêmes) presque banals dans le chaos ambiant. Loin de de Funès et de la grande vadrouille, on traverse un pays occupé jonché de cadavres, ou meurtre, viol, délation et prostitution sont monnaie courante. L'une des force de Gérard Mordillat, c'est d'avoir trouvé la balance entre humour et réalisme, qui donne au film toute sa force, en y incluant un peu de poésie au passage avec l'histoire d'amour. Cette partie est la moins réussie, car trop conventionnelle par rapport au reste du métrage.



Ici on prône l'égalité dans l'horreur et personne n'est épargné: Aveugle obsédé, assassin patriote, flic collabo, prêtre partisan, femmes adultères, prostituée au grand cœur (bin si, c'est horrible pour une pute), notables fachistes et on bouffe même du Colonel de la Wehrmarcht au diner.



Aujourd'hui ce type d'humour a fait recette et ne choque plus que le bourgeois intello au cortex anémié et on comprend mal sa mise au rencard.
Messieurs les distributeurs, j'ai le mot magique pour vous convaincre:
Il y a du pognon à se faire!



Disponibilité: Je ne saurais trop vous conseiller de le vous le procurer, une VHS est sortie chez Delta Video, je ne sais pas ce qu'elle vaut, personnellement je l'avais enregistré sur Canal + il y a des années, ce qui non seulement permet d'avoir une image de meilleure qualité, mais aussi d'être sûr que le format soit respecté (1.66.1).



Bande Annonce
(Merci à stebzh )
La Bande Annonce n'est pas franchement réussie et ne donne pas vraiment le ton du film, et les passages choisis ne sont pas les meilleurs, mais bon c'est déjà un aperçu.

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